dimanche 17 novembre 2013

Comment consommer plus responsable ?

Vous sentez-vous plus citoyen ou consommateur ?

Au yeux de la loi, le statut de citoyen accorde à la fois des droits et des devoirs. Par contre, le statut de consommateur est lui dépourvu de devoir, il n'a que des droits.

Pour autant, cela n'empêche pas, en tant que consommateur, de souhaiter conclure de préférence des transactions qui soient morales et équitables.
Le problème, c'est qu'en tant que client, il est souvent difficile de savoir à quelle source se fier (fabricant, vendeur, médias...) lorsqu'il n'existe pas de comparatif d'organismes indépendants (comme Que Choisir ou 60 millions de consommateurs). De plus, il est très compliqué de prendre en compte d'autres critères que celui du prix, les critères qualitatifs, sociaux, sanitaires et environnementaux étant particulièrement opaques.


Heureusement, il existe au moins deux moyens pour s'en sortir :
  • Les labels, dans leur intégralité, sachant que certains ne demandent qu'à être oubliés.
  • L'association Noteo qui a créé une application smartphone très pratique, bien qu'encore jeune.

De manière générale, il est important de prendre conscience que les politiques sociales, sanitaires et environnementales ont un coût. Ainsi, dans le cadre d'un marché concurrentiel déjà mature, il y a de très fortes chances pour que le produit ou le service le moins cher affecte soit l'acheteur (qualité dégradée, impact sanitaire), soit le travailleur (conditions de travail), soit les deux (environnement).



A nous d'inverser la dynamique !

dimanche 10 novembre 2013

C'est toi l'obsolescence programmée !

Et si l'obsolescence programmée n'existait pas ?

Hypothèse : Lorsqu'un objet est conçu, il fait l'objet d'un arbitrage entre des critères qualitatifs (matériaux, assemblage...), sociaux (conditions de travail), sanitaires, et environnementaux. Ces choix se traduisent d'une certaine manière dans le prix de vente de l'objet.

Dynamique : Du fait de l'opacité ou de l'asymétrie de l'information relative aux produits que nous achetons, notre seul critère de choix objectif reste le prix, et de préférence le prix le plus bas. C'est d'ailleurs ce que la société de consommation tend à nous faire intégrer : Le meilleur prix serait le prix le plus bas.

État des lieux : De manière générale, les critères sociaux, sanitaires et environnementaux sont déjà pris en compte à minima par les constructeurs.
  • Les objets sont tous produits dans les pays où la main-d’œuvre est la moins chère, et où, mécaniquement les conditions de travail sont les "moins agréables". 
  • Les pays les moins avancés du point de vue social sont bien souvent également en retard du point de vue environnemental. C'est compréhensible, difficile de prendre en compte des contraintes de long-terme lorsque certaines de court-terme ne sont déjà pas maîtrisées. 
  • Enfin, en terme sanitaire, c'est la réglementation des pays les plus rigoureux qui s'impose. C'est nécessaire pour éviter de s'aliéner certains gros pays clients. Mais parfois la réglementation est peu contraignante, à raison lors de connaissances insuffisantes, ou à tort à cause de pressions diverses (industries du tabac, de l'amiante...).
Conséquence : Les consommateurs souhaitant des prix toujours plus bas, la dernière marge de manœuvre restant aux producteurs, une fois les gains d'efficacité et les économies d'échelle réalisées, est de diminuer la qualité de l'objet produit.

Conclusion : Il y a un problème reconnu d'obsolescence rapide des objets manufacturés. Pour autant, est-il juste d'en attribuer la paternité aux industries qui les produisent ? Cela ne sert-il pas plutôt à nous déresponsabiliser de notre comportement de consommateur compulsif ?
Il est temps de consommer responsable !

jeudi 31 octobre 2013

Municipales 2014 - La boîte à outils

Ne nous leurrons pas, même si le discours énergie/climat est devenu particulièrement médiatique ces derniers temps (débat sur la transition énergétique, 5ème rapport du GIEC ici résumé), une majorité de nos concitoyens n'ont pas conscience de l'ampleur des changements à venir. Il y a toujours une croyance, au sens mystique du terme, en l'intelligence et la capacité d'adaptation de notre espèce, à travers la science et la technologie. La solution, s'il y en a une, semble alors être hors de portée de la plupart d'entre nous et chacun s'accorde sur une temporisation de bon aloi, jusqu'à ce que le chemin se dégage de lui-même...

Alors comment se sortir de cette ornière ? En proposant, en étant constructifs, en étant dynamiques, en étant passionnés. En montrant que l'action pour la transition énergétique est avant tout une réflexion sur la meilleure manière d'être heureux. Que notre société s'est développée dans l'ivresse énergétique, et que certaines orientations prises par le passé ne nous sont pas aussi bénéfiques que prévues à long-terme. Par exemple, le choix du tout-voiture, sur lequel je reviendrai dans un prochain billet : L'automobile semble souvent nous faire gagner du temps, mais nous ne prenons pas en compte les conséquences à long-terme de ce choix : Quel impact sur l'espérance de vie en bonne santé lorsque l'on ne marche que 5 minutes par jour, ou que l'on respire des particules fines ? Et si l'on souhaite marcher, comment faire ses courses à pied lorsque les commerces locaux ont fermé au profit de grandes surfaces lointaines ? Et d'ailleurs, pour une période de temps donnée, quel est le nombre de jours travaillés correspondant au coût d'usage de sa voiture ?

En moins d'un siècle, l'espèce humaine a changé de grandeur caractéristique. Tout comme un modèle physique s'applique à une échelle donnée, le modèle de société qui est né avec la révolution industrielle ne peut plus être appliquée à la situation actuelle. Il est temps de le faire évoluer. Alors si vous faites partie des convaincus de l'urgence à agir face à la contrainte énergie/climat, je vous propose de contacter vos potentiels futurs élus locaux avant les élections municipales. Je pense que c'est le moment idéal pour les sensibiliser à cette problématique, et qu'ils seront très réceptifs à toute proposition constructive, ébauche d'un projet d'avenir qui manque en ces temps troublés, et participant au bien-vivre ensemble. Pour ce faire, je vous propose de vous inspirer ou de transmettre cette magnifique boîte à outils qui me semble particulièrement pertinente !

mercredi 16 octobre 2013

Désordre national, solutions locales ?

Si l'on est un peu dépressif, mieux vaut se passer des actualités (hors Gorafi). Le climat (économique et social, bien entendu) est orageux, et dans ce genre de période difficile, l'Histoire nous apprend que l'on gagne à proposer des réponses simples à des problèmes compliqués. Il serait salutaire de lancer un grand projet de société pour notre pays, mais rien ne semble émerger durablement à l'horizon. Alors que faire ?

Je ne prétendrai pas avoir la réponse à cette question existentielle, mais si les moyens d'actions à échelle nationale demeurent inaccessibles, ce n'est pas le cas à échelle locale. Profitant du fait que les élus des prochaines élections municipales subiront très probablement les conséquences du pic de production pétrolier (conventionnel et non-conventionnel), j'ose espérer qu'ils se saisiront fermement du dossier pour engager une transition énergétique digne de ce nom. 

Voici donc le courrier que j'ai envoyé à quelques élus de ma municipalité, vous êtes libres d'en faire ce que vous jugerez bon. La liste de proposition (que je mettrai régulièrement à jour ici) semble avoir suscité leur intérêt :

Bonjour,

J'ai reçu récemment un tract de la part de certains conseillers municipaux, visant à faire connaître leur ressenti concernant la manière dont la ville est actuellement organisée. Je profite de l'occasion pour m'exprimer, et vous faire part de ma préoccupation concernant certaines contraintes à court-terme.

Nous entrons dans une ère de rareté des ressources, à commencer par les hydrocarbures, mais suivies de très près par les différents métaux, le phosphate (pour les engrais), mais aussi de l'eau. L'unité de temps représentative de ces changements est la dizaine d'année, voire l'année. Ainsi, nous vivrons cette mutation, et la rigidité de notre mode de vie (infrastructures et habitudes) ne nous permettra vraisemblablement pas de la choisir mais plutôt de la subir, avec tous les désagréments sociaux et économiques qui vont avec.

Les derniers gouvernements, qu'ils soient de droite ou de gauche, n'ont jamais pris ce problème à bras le corps quoi qu'ils en disent, alors qu'il est transversal et primordial (vous pouvez toujours chercher une activité humaine dont la productivité n'est pas dérivée de la consommation d'énergie). Quand une taxe carbone exempte les entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre, que la construction d'un aéroport grand-ouest est prévue pour une mise en fonctionnement post-pic pétrolier, ou qu'une centrale nucléaire qui ne fait pas partie des plus à risques est mise à l'arrêt en raison d'accords politiques, il ne me semble pas qu'une politique environnementale ambitieuse émergera à échelle nationale. Et ce ne sont pas les récentes conclusions du débat sur la transition énergétique qui y changeront quelque chose.

C'est pourquoi j'espère que le renouveau viendra du local. Il y a autant d'essais possibles que d'entités territoriales différentes. Chaque ville ou village peut innover, s'inspirer des réussites des collectivités voisines, ou tout de moins éviter d'en reproduire les erreurs. C'est une opportunité de développement pour chacune d'entre elles, et c'est pourquoi je souhaite à la ville dont je suis résident, d'y prendre part fermement.

Vous me direz qu'il est toujours facile de démolir le travail des autres, c'est pourquoi je me permets d'énoncer quelques propositions que j'espère constructives, par secteur d'activité :
  • Bâtiment (45 % de la consommation d'énergie en France en 2012) : Réduction de la consommation
    • Communiquer sur le besoin d'isolation lourde des bâtiments, résidentiels comme tertiaires.
    • Envisager un système d'achat groupé de prestation de rénovation de résidentiel privé pour diminuer le coût unitaire de la rénovation et motiver les propriétaires.
    • Limiter les comportements commerçants suivants :
      • Éclairage extérieur lorsque le commerce est fermé.
      • Portes ouvertes sur l'extérieur lorsqu'usage de climatisation ou de chauffage.
  • Mobilité (30% de la consommation d'énergie en France en 2012) : Développer les alternatives
    • Vélo
      • Mise en place de « tourne-à-droite » (Nantes et Bordeaux).
      • Autorisation systématique de prendre les sens interdits (Fontainebleau).
      • Développer les infrastructures routes et stationnement (Strasbourg).
      • Fournir une machine bicycode au commissariat pour lutter contre les vols et le recel.
      • De manière générale, s'inspirer du plan national vélo.
    • Train
      • Intégrer de services collectif (crèche, commerces, cabinet médicaux...) à proximité immédiate de la gare. (Crèche à Roanne)
    • Bus et tramway
      • Envisager des systèmes de facturation plus souples (billets 24h, 48h, pour 2 personnes, 5 personnes,...) voire passer au tout-gratuit (Aubagne)
    • Voiture
      • Passer la ville à 30 km/h dans les zones résidentielles (Un peu partout).
      • Synchronisation des feux pour fluidifier le trafic (Pau), et surtout indication de la vitesse optimale de déplacement.
      • Comptes à rebours pour les feux, pour les arrêts manuels de moteur. (Version chantier)
      • Péage urbain (Londres)
      • Fermeture progressive de certaines rues à la circulation, sauf riverains (Un peu partout)
  • Déchets : Aborder l'économie circulaire
  • Produits manufacturés : Minimiser la consommation
    • Sensibiliser le grand public aux solutions de logiciels libres pour donner une seconde vie à leurs outils informatiques (Munich
  • Alimentation : Consommer local
    • Mettre en place une AMAP municipale. (Villeurbanne)
    • Mettre en place des poulaillers collectifs. (Mandagout)
    • Développer une agriculture urbaine (Détroit).
    • Utiliser une monnaie locale (Le SOL)
Ce ne sont que des propositions, dont les délais et coûts de mise en œuvre sont très divers, mais je pense qu'il est bon d'en prendre connaissance. Je me tiens donc à votre disposition si vous souhaitez en discuter dans un avenir pas trop lointain (eh oui, le temps presse!). 

Bien cordialement,


vendredi 11 octobre 2013

Présentation

Objectif

Soumis aux mêmes contraintes physiques que tout autre être humain, je préférerais limiter les phénomènes pouvant m'être désagréables, et/ou préjudiciables à ceux qui m'entourent. La contrainte énergie/climat étant en pôle position des pépins prévisibles et inéluctables, il me semble opportun de participer à la prise de conscience générale du danger encouru et à la mise en place d'actions concrètes.


Mise en garde

Je ne suis pas un spécialiste du domaine de l'énergie ou du climat. Je ne suis pas non plus géologue, astrophysicien ou historien. Je n'ai pas de légitimité particulière à deviser de ce sujet, hormis mon statut de citoyen et ma passion pour le sujet. Ainsi, bien que j'essaye d'aborder l'enjeu de la transition énergétique de la manière la plus neutre possible, je reste en proie aux imperfections humaines habituelles que sont les émotions et les sentiments !
Nous sommes constamment abreuvés d'informations, parfois contradictoires, dans lesquelles il est difficile de faire le tri. Les médias, souvent à l’affût d'audience, n'hésitent pas à retransmettre des informations sans les vérifier, jusqu'à en perdre la trace de la source initiale. Il est temps de se réapproprier l'information, en allant chercher la chercher à sa source primaire. Ne prenez pas ce qui est écrit sur ce blog comme allant de soi, multipliez vos sources d'information et posez vous la question de la fiabilité des références citées.

Qui suis-je ?

Après m'être défini comme ce que je ne suis pas, je me permets de me présenter, ou plutôt de présenter le contexte qui m'a fait découvrir la problématique énergie/climat. Cela s'est passé au cours d'un parcours classique de type prépa + école d'ingénieur.
En prépa, j'ai eu la chance d'avoir un professeur de physique excellent, qui savait rendre sa matière accessible et passionnante au plus grand nombre. Son credo était le suivant : "Pour comprendre un problème, il faut connaître les ordres de grandeurs en jeu." 
Ainsi, lors de mon cursus en école d'ingénieur, orienté industrie aéronautique et automobile, la question des ordres de grandeur s'est imposée d'elle-même. Combien de voitures et combien d'avions sur Terre ? Pour quelle consommation ? Et quel approvisionnement ?
Et là, tout s'accélère... Comme une pelote de laine dont on tire le fil sans fin, chaque réponse à une question cache une autre question. Jusqu'à prendre finalement conscience que l'influence des activités humaines a atteint l'ordre de grandeur terrestre, que ce soit au niveau des prélèvements (dont l'énergie), ou au niveau des rejets (dont le climat).

J'ai donc orienté mon parcours professionnel vers des domaines que je jugeais utiles à la transition énergétique : Bâtiment (45% de l'énergie totale consommée) et nucléaire (75% de notre production d'électricité). Le nucléaire étant un sujet clivant, je tiens à préciser que si je ne souhaite pas particulièrement voir cette technologie se développer massivement, je ne suis pas non plus partisan de son élimination inconditionnelle lorsque l'outil productif est encore fonctionnel, notamment si c'est pour la remplacer par des combustibles fossiles.

Voilà où j'en suis, à mettre mes compétences au service d'un projet de transition énergétique ambitieux, de la meilleure manière que je puisse trouver, que ce soit dans la vie professionnelle ou personnelle. Ce blog en est l'une des pièces.


Bonus

La raréfaction des ressources est un sujet difficile à aborder, car elle remet en cause les fondamentaux de la société dans laquelle nous avons toujours vécu. Mais l'ère de la rareté est aussi une chance, car elle nous pousse à réfléchir à notre mode de développement collectif, à nos choix personnels, et implicitement à notre recherche du bonheur. Ainsi, il me semble que si la transition énergétique se manifestera probablement par l'émergence de nouvelles technologies, elle sera surtout portée par une évolution des idéologies politiques, économiques, sociologiques et philosophiques. Le PIB vit peut-être ses derniers instants...